L’opposition malgache, largement regroupée au sein d’un collectif, a annoncé vendredi soir qu’elle « ne reconnaîtrait pas les résultats » du premier tour de l’élection présidentielle, qui doivent être annoncés samedi.
« Nous ne reconnaîtrons pas les résultats de ce scrutin illégitime, truffé d’irrégularités, et nous déclinons toute responsabilité dans l’instabilité politique et sociale qui pourrait en découler », a prévenu dans un communiqué le collectif des onze candidats de l’opposition, dont dix avaient réclamé un vote. boycott des élections du 16 novembre.
Siteny Randrianasoloniaiko, qui s’est un temps tenu à l’écart du collectif pour mener la campagne mais qui a cosigné la déclaration, a également dénoncé des « anomalies inquiétantes » qui, selon lui, « soulèvent des questions légitimes sur la validité des résultats ».
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) doit annoncer samedi matin les résultats provisoires consolidés du premier tour de l’élection présidentielle.
Vendredi en fin de journée, son site Internet affichait plus de 91% des bulletins dépouillés : le président sortant Andry Rajoelina était toujours largement en tête avec 59,52 de ces voix, lui permettant d’envisager une victoire dès le premier tour.
Élu en 2018, Andry Rajoelina est arrivé au pouvoir pour la première fois en 2009 lorsqu’une mutinerie a renversé l’ancien président Marc Ravalomanana.
Selon une estimation de la CENI, environ 60 % des électeurs inscrits ne se sont pas rendus sur les listes électorales le 16 novembre. Onze millions d’électeurs ont dû choisir entre Rajoelina, 49 ans, et douze autres candidats.
Mais dix candidats de l’opposition, dont deux anciens présidents, ont appelé les électeurs à « considérer que ces élections n’existent pas ». Ils ont refusé de faire campagne.
Depuis des semaines avant les élections, le collectif appelait presque quotidiennement à manifester à Antananarivo. Les manifestations, qui n’ont pas suscité une participation massive, ont été régulièrement dispersées à coups de gaz lacrymogènes.
Le collectif a dénoncé des irrégularités lors du scrutin : bureaux de vote fermés, absence d’urnes, utilisation des ressources de l’État par le candidat sortant pour sa campagne.