Le dernier cycle de négociations entre l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie sur le différend concernant le barrage sur le Nil en construction à Addis-Abeba n’a abouti à aucun progrès tangible, a déclaré l’Egypte dimanche soir.
L’Égypte et le Soudan affirment que le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne, presque achevé, réduira leur part vitale de l’eau du Nil, l’Égypte avertissant qu’il pourrait supprimer des millions d’emplois dans son secteur agricole et perturber l’équilibre alimentaire délicat du pays.
Le Soudan affirme que le barrage, construit sur le Nil Bleu à seulement 20 km de sa frontière orientale, constituerait une menace pour sa sécurité hydrique, augmenterait le risque d’inondation et perturberait le fonctionnement de ses barrages hydroélectriques.
« Le cycle de négociations qui vient de s’achever n’a apporté aucun progrès valable », a déclaré le ministère égyptien de l’Eau et de l’Irrigation.
« Au cours des pourparlers, l’Éthiopie a renoncé à un certain nombre d’arrangements précédemment conclus entre les trois pays au cours du processus de négociation », a-t-il indiqué, sans donner de détails.
« L’Éthiopie a entre-temps rejeté les compromis proposés ainsi que les arrangements techniques internationalement reconnus qui satisferaient les intérêts de l’Éthiopie liés au barrage sans nuire aux droits et intérêts des deux pays en aval. »
La dernière série de négociations s’est tenue à Addis-Abeba, moins d’un mois après la précédente au Caire, qui s’était également terminée sans résultat.
Les pourparlers du Caire le mois dernier étaient les premiers depuis avril 2021, lorsque les négociations tenues à Kinshasa, en République démocratique du Congo, avaient échoué dans l’acrimonie.
L’Égypte et le Soudan insistent sur le fait qu’Addis-Abeba devrait conclure un accord juridiquement contraignant sur le remplissage et l’exploitation du barrage de 5 milliards de dollars et convenir de mécanismes sur la manière de faire face à une sécheresse prolongée.
L’Éthiopie maintient cependant que des recommandations, plutôt qu’un accord contraignant, devraient suffire et insiste sur le fait que le barrage et son exploitation relèvent de la souveraineté nationale.
Il a également cherché à rassurer les deux pays en aval sur le fait que le barrage hydroélectrique ne leur causerait aucun dommage.
Il n’y a eu aucun commentaire immédiat de la part du Soudan ou de l’Éthiopie sur le dernier cycle de négociations.