Madagascar a imposé un couvre-feu à Antananarivo mercredi soir et jusqu’au petit matin jeudi, jour du premier tour de l’élection présidentielle, qui se déroule dans un contexte tendu, a annoncé le préfet de police de la capitale.
« Au vu des différents actes de sabotage qui ont eu lieu » mardi soir, « je prendrai prochainement un arrêté instituant un couvre-feu à partir de 21h00 » (18h00 GMT) et « jusqu’à 04h00 du matin » ( 01h00 GMT), a déclaré le général Angelo Ravelonarivo lors d’une conférence de presse à Antananarivo peu avant mercredi.
Evoquant « l’incendie d’un bureau de vote » et « la destruction de divers matériels électoraux », le préfet a mis en garde contre des agissements pouvant conduire à d’éventuelles arrestations avec « circonstance aggravante en cette période électorale ».
Le peuple malgache est appelé aux urnes jeudi pour choisir son prochain président. Les bureaux de vote ouvrent à 6h du matin (03h00 GMT). Onze millions d’électeurs inscrits devront choisir entre treize candidats.
Le président sortant Andry Rajoelina, 49 ans, brigue un second mandat. Mais les tensions avec l’opposition sur cette grande île de l’océan Indien sont vives : dix opposants et candidats réunis au sein d’un collectif, dont les anciens présidents Hery Rajaonarimampianina et Marc Ravalomanana, ont appelé mardi les électeurs à ne pas voter.
Ils contestent l’éligibilité de Rajoelina après un récent scandale autour de sa double nationalité franco-malgache et demandent la suspension du processus électoral.
Les opposants appellent à manifester à Antananarivo depuis début octobre. Les rassemblements, régulièrement dispersés à coups de gaz lacrymogènes, n’ont recueilli que le soutien de quelques centaines de participants.
Les opposants, qui appellent à une intervention internationale, ont annoncé leur intention de poursuivre les manifestations dans les prochains jours.