Les candidats de l’opposition malgache s’inquiètent de la transparence des prochaines élections

Alors que Madagascar se prépare à l’élection présidentielle prévue le 16 novembre, les candidats de l’opposition, Roland Ratsiraka et Hajo Andrianainarivelo, ont exprimé leurs réserves sur les conditions entourant le processus électoral. Les deux candidats ont souligné leurs préoccupations concernant le manque de transparence et le non-respect des normes requises pour des élections justes et pacifiques.

Roland Ratsiraka, un éminent candidat de l’opposition, a souligné que les conditions nécessaires à une élection présidentielle transparente et largement acceptée ne sont pas réunies. Sa brève déclaration souligne le scepticisme de l’opposition quant à l’intégrité du processus électoral.

Hajo Andrianainarivelo, un autre candidat de l’opposition, a précisé que leur objection ne constitue pas un boycott complet des élections, car ils participent activement en tant que candidats. Cependant, il a exprimé son mécontentement quant à la date du 16 novembre, affirmant que l’élection, telle qu’elle est actuellement prévue, ne répond pas aux normes nécessaires.

Dix des douze candidats de l’opposition à Madagascar ont appelé mardi les électeurs à éviter l’élection présidentielle prévue jeudi, sur fond d’inquiétudes quant à la régularité du scrutin.

Depuis des semaines, ce pays insulaire de l’océan Indien est secoué par une bataille acharnée entre le président Andry Rajoelina, candidat à sa réélection, et la plupart des dirigeants de l’opposition, qui se plaignent d’un « coup d’État institutionnel » en faveur du président sortant.

« Nous rejetons les élections de jeudi et nous appelons tous les Malgaches à considérer que ces élections n’existent pas », a déclaré Hajo Andrianainarivelo, 56 ans, lors d’une conférence de presse à Antananarivo, s’exprimant au nom des 10 candidats à la présidentielle.

Cette décision risque d’aggraver les tensions politiques qui sont vives dans le pays depuis plus d’un mois.

Depuis début octobre, le groupe d’opposition mène des marches de protestation quasi quotidiennes et non autorisées dans la capitale.

Les manifestations, qui ont rassemblé en moyenne quelques centaines de sympathisants, ont été régulièrement dispersées par la police.

Six candidats à la présidentielle avaient déjà annoncé lundi à l’AFP leur intention de boycotter le scrutin de jeudi.

Aujourd’hui, l’appel aux électeurs de rester à l’écart des urnes a été formellement soutenu par l’ensemble des 10 membres du groupe.

La semaine dernière, le président de la chambre basse du Parlement, qui dirige un groupe de médiation pour trouver une issue à la crise, a appelé à la suspension des élections, affirmant que la situation dans le pays ne permet pas un vote libre et crédible.

Mais une porte-parole de Rajoelina a déclaré que cette demande était une « idée tirée par les cheveux ».

Le président sortant a tenu dimanche son dernier meeting de campagne à Antananarivo devant une foule fervente de plusieurs milliers de personnes arborant des t-shirts à son effigie.

« Je vais gagner, c’est sûr, et dès le premier tour », a-t-il déclaré à l’AFP ce week-end.

Son gouvernement a condamné à plusieurs reprises les manifestations de l’opposition, les qualifiant de « désir de renverser le pouvoir » et de « saboter le processus électoral », accusant ses adversaires de « menacer la stabilité du pays ».

La crise a éclaté en septembre après que Rajoelina a démissionné conformément à la constitution afin de se présenter aux élections.

Le président du Sénat était censé prendre la relève mais il a refusé pour « raisons personnelles », laissant la tâche à un « gouvernement collégial » dirigé par le Premier ministre, allié de Rajoelina.

Cette décision a été acceptée par la Cour constitutionnelle, qui a également rejeté les recours visant à faire annuler la candidature de Rajoelina en raison de sa double nationalité française, suscitant la colère de l’opposition.