La marine marocaine sauve 189 migrants et récupère cinq corps après le chavirage d’un bateau

Les corps de cinq migrants sénégalais ont été retrouvés par la marine marocaine et 189 autres ont été secourus après le chavirage de leur bateau au large des côtes du Sahara occidental, ont rapporté lundi les médias officiels.

L’agence de presse officielle marocaine Map a cité un responsable militaire qui a rapporté que 11 autres migrants étaient dans un état critique et avaient été transportés à l’hôpital Hassan II de la ville de Dakhla, au Sahara occidental.

Les migrants secourus ont été transportés dimanche à Dakhla et remis aux autorités marocaines, selon la source.

Leur bateau a chaviré samedi au large de Guerguerat, un village du sud du Sahara occidental proche de la frontière avec la Mauritanie, a indiqué un responsable non identifié.

On pense qu’ils tentaient d’atteindre les îles Canaries espagnoles.

Pendant ce temps, 16 migrants sont morts dans des naufrages au large des côtes tunisiennes et du Sahara occidental, ont annoncé lundi des responsables.

Au moins 11 migrants sont morts dans un naufrage au large de Sfax, la deuxième ville de Tunisie, a déclaré le porte-parole du tribunal local, Faouzi Masmoudi, révisant le bilan antérieur de quatre morts.

44 autres personnes sont portées disparues tandis que deux autres ont été secourues du bateau qui transportait 57 personnes, toutes originaires de pays d’Afrique subsaharienne, a ajouté M. Masmoudi.

Tragédie du bateau de migrants en Italie – en images

Les survivants du naufrage, près des îles tunisiennes de Kerkennah, dans la mer Méditerranée, ont déclaré que le bateau de fortune était parti ce week-end d’une plage au nord de la ville côtière de Sfax.

M. Masmoudi a déclaré à l’AFP que les unités des garde-côtes recherchaient d’autres survivants.

La distance entre Sfax et l’île italienne de Lampedusa n’est que d’environ 130 kilomètres.

Le nombre de décès de migrants a augmenté ces dernières années alors que des milliers de personnes fuient la guerre ou la pauvreté écrasante, cherchant à traverser la Méditerranée dans l’espoir de trouver une vie meilleure en Europe.

Une grande partie de la côte nord-africaine est devenue une porte d’entrée majeure pour les migrants et les demandeurs d’asile provenant principalement d’autres régions du continent, tentant des voyages périlleux à bord de bateaux souvent branlants.

La traversée des migrants de la Méditerranée centrale depuis l’Afrique du Nord vers l’Europe est la plus meurtrière au monde, avec plus de 20 000 morts depuis 2014, selon l’Organisation internationale pour les migrations.

Environ 90 000 migrants sont arrivés en Italie cette année, selon l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, la plupart d’entre eux ayant embarqué depuis la Tunisie ou la Libye voisine.

Les tentatives de passage se sont multipliées en mars et avril à la suite d’un discours incendiaire du président tunisien Kais Saied, qui avait affirmé que des « hordes » de migrants subsahariens étaient à l’origine de la criminalité et constituaient une menace démographique pour ce pays à majorité arabe.

Les attaques xénophobes contre les migrants et les étudiants noirs africains se sont multipliées dans tout le pays depuis les remarques de M. Saied en février, et de nombreux migrants ont perdu leur emploi et leur logement.

Depuis début juillet, des centaines de migrants ont été chassés de Sfax après la mort d’un Tunisien lors d’une altercation avec des migrants.

Dans les jours qui ont suivi, la police tunisienne a emmené les migrants dans le désert et dans d’autres zones inhospitalières proches des frontières libyenne et algérienne, ont indiqué des groupes de défense des droits et des organisations internationales.

Les sources humanitaires évaluent leur nombre à plus de 2 000, avec au moins 25 décès de migrants abandonnés dans la zone frontalière tuniso-libyenne depuis le mois dernier.