Le chef de l’armée soudanaise a déclaré qu’il avait appelé les États voisins à cesser d’envoyer des mercenaires dans le pays pour soutenir un groupe paramilitaire rival.
L’armée du général Abdel Fattah Al Burhan se bat contre les Forces de soutien rapide pour le contrôle du Soudan depuis que des violences ont éclaté entre les anciens alliés à la mi-avril.
Le conflit a commencé dans la capitale, Khartoum, mais s’est étendu à la province instable du Darfour, à l’ouest du Soudan, zone de guerre qui dure depuis des décennies et qui a embrasé de nombreux voisins du Soudan.
Le général Al Burhan a déclaré à Reuters qu’il avait demandé aux pays voisins d’empêcher les mercenaires d’entrer au Soudan.
« Nous avons demandé à nos voisins de nous aider à surveiller les frontières pour stopper le flux de mercenaires », a-t-il déclaré en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York.
Le général Al Burhan a réitéré son soutien à une solution pacifique au conflit et a déclaré qu’il pensait que les pourparlers à Djeddah soutenus par les États-Unis et l’Arabie saoudite pourraient encore aboutir malgré leur impasse.
« Toute guerre se termine par la paix, que ce soit par la négociation ou par la force. Nous avançons sur ces deux voies, et notre voie préférée est celle des négociations », a-t-il déclaré.
RSF, dirigée par l’ancien allié du général Al Burhan, le général Mohamed Dagalo, se dit également favorable à une solution pacifique au conflit.
Le général Dagalo s’est adressé à l’AGNU dans un message vidéo.
« Aujourd’hui, nous renouvelons notre engagement en faveur du processus pacifique visant à mettre un terme à cette guerre », a-t-il déclaré jeudi.
« Les RSF sont pleinement préparées à un cessez-le-feu dans tout le Soudan pour permettre le passage de l’aide humanitaire (…) et pour entamer des négociations politiques sérieuses et globales », a déclaré le général Dagalo.
Bien que les deux parties se soient déclarées favorables à une résolution pacifique du conflit, plusieurs cessez-le-feu n’ont pas été respectés.
Les deux camps s’accusent mutuellement de crimes de guerre.
« Ces groupes rebelles ont commis des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre dans de nombreuses régions du Soudan », a déclaré jeudi le général Al Burhan à l’AGNU.
« Ils sont coupables de torture et d’actions qui constituent des crimes de guerre au Darfour, à Khartoum et ailleurs. »
Le général Al Burhan s’est rendu à New York depuis Port-Soudan, où il est basé depuis qu’il a fui Khartoum, le dernier d’une série de voyages internationaux considérés comme une tentative de renforcer le soutien à son gouvernement.
Il s’est rendu en Ouganda, en Turquie, en Égypte, en Érythrée, au Soudan du Sud et au Qatar ces derniers mois.
La guerre a éclaté lorsque les RSF ont contesté les projets du général Al Burhan de les intégrer dans l’armée, qui dirige de facto le pays quatre ans après le renversement de l’ancien président Omar Al Bashir lors d’un soulèvement populaire.
Les combats ont plongé le Soudan dans une crise humanitaire, avec plus de sept millions de personnes désormais déplacées à l’intérieur du pays, a déclaré l’ONU.