Premiers affrontements signalés à Port-Soudan depuis le début de la guerre

Les combats au Soudan se sont étendus lundi à la ville côtière de Port-Soudan pour la première fois depuis le début de la guerre, il y a plus de cinq mois.

Des témoins ont déclaré à l’AFP que l’armée soudanaise a affronté des miliciens tribaux fidèles à Sheba Darar, un chef de la tribu Beja, dans le centre-ville.

L’un a fait état de « soldats déployés dans la zone après avoir supprimé les postes de contrôle mis en place par les milices », tandis que d’autres ont fait état d’un « retour au calme » peu après.

Des milliers de personnes ont été tuées au Soudan après des affrontements qui ont éclaté en avril entre les forces fidèles au chef de l’armée, le général Abdel Fattah Al Burhan, et son ancien adjoint, le général Mohamed Dagalo, qui commande les forces paramilitaires de soutien rapide.

La plupart des combats ont eu lieu dans la capitale Khartoum et dans la région occidentale du Darfour, tandis que Port-Soudan et l’est ont été relativement calmes.

La plupart des tribus de l’est du Soudan ont promis leur soutien à l’armée.

M. Darar, dont la milice aurait affronté l’armée lundi, a soutenu l’armée au début de la guerre et n’est pas allié avec les RSF.

Cependant, il aurait été irrité par les responsables gouvernementaux après que le général Al Burhan ait transféré sa base à Port-Soudan le mois dernier.

La ville abrite le seul aéroport fonctionnel du pays et accueille des représentants du gouvernement et de l’ONU.

Le général Al Burhan, qui a passé les premiers mois de la guerre enfermé dans le quartier général de l’armée à Khartoum, est arrivé samedi en Ouganda dans le cadre du dernier de plusieurs voyages à l’étranger considérés comme une tentative de renforcer son statut de leader légitime du Soudan.

Le général Al Burhan a rencontré le président turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara la semaine dernière et s’est récemment rendu en Égypte, en Érythrée, au Soudan du Sud et au Qatar.

Il devrait également assister à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York.

La bataille pour Khartoum fait rage

L’armée et les RSF continuaient de se battre pour le contrôle de Khartoum lundi, selon des témoins faisant état de frappes d’artillerie lourde et aériennes sur la ville.

Pour la troisième journée consécutive, les RSF ont attaqué le quartier général de l’armée dans le centre de Khartoum, tandis que l’armée répondait par des frappes aériennes et des drones.

D’autres à Omdurman, de l’autre côté du Nil, ont rapporté que l’armée avait attaqué les bases des RSF avec de l’artillerie.

Les deux forces ont été accusées par des militants des droits de l’homme, des groupes humanitaires et des organisations internationales d’attaquer des infrastructures et de ne pas protéger les civils.

Le chef des droits de l’homme de l’ONU a récemment condamné les RSF et ses alliés pour avoir commis des attaques « à motivation ethnique » dans la région du Darfour occidental, affirmant que la guerre avait « brisé la nation ».

La guerre a endommagé des infrastructures déjà fragiles, forcé la fermeture de 80 pour cent des hôpitaux du pays et plongé des millions de personnes dans une famine aiguë.

Les médecins de la ville d’Omdurman, où cinq hôpitaux restent opérationnels, ont déclaré Le National de nombreux patients sont décédés à la suite de pénuries critiques de médicaments et de fournitures de base.

La guerre a également doublé le nombre de personnes déplacées au Soudan, à plus de sept millions, selon l’ONU.

Réfugiés ayant fui le conflit au Soudan dans le camp de réfugiés de Zabout à Goz Beida, au Tchad.  PA