Les dirigeants mondiaux du Groupe des 77, qui comprend l’Arabie saoudite, l’Irak, l’Algérie, le Maroc et le Yémen, ont appelé au développement d’un système mondial plus juste qui prendrait en considération les luttes des pays en développement.
Plus de 130 États membres, dont la Chine, ont participé dimanche au troisième Sommet du Sud à Kampala, la capitale ougandaise, sous le thème « Ne laisser personne de côté », pour renforcer la coopération dans les domaines du commerce, de l’investissement, du développement durable, du changement climatique, de la l’éradication de la pauvreté et l’économie numérique.
Le président ougandais, Yoweri Museveni, qui préside le Groupe des 77, a réitéré la nécessité d’œuvrer pour le bénéfice collectif de toutes les nations.
« Je me demande pourquoi les acteurs économiques mondiaux ne comprennent pas que la prospérité de l’ensemble de la population mondiale profite à tout le monde, et optent plutôt pour des politiques qui maintiennent la majorité dans la pauvreté », a déclaré M. Museveni.
Les participants ont également appelé au respect des objectifs sur lesquels le groupe a été fondé il y a près de soixante ans.
Le Groupe des 77 nations a été créé en juin 1964 par soixante-dix-sept pays en développement signataires de la « Déclaration commune des soixante-dix-sept pays en développement » publiée à la fin de la première session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) à Genève.
Le nombre d’États membres du groupe s’est depuis élargi pour inclure 135 pays, mais le nom d’origine a été conservé.
La mission déclarée du bloc est de rechercher la représentation et la promotion des intérêts économiques collectifs ainsi que de renforcer sa capacité de négociation commune sur toutes les grandes questions économiques internationales au niveau de l’ONU et de ses institutions compétentes.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a participé à la séance d’inauguration, a réitéré son appel à un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza, qualifiant les opérations militaires en cours d’Israël dans l’enclave assiégée de « déchirantes et inacceptables ».
Plus de 25 000 personnes ont été tuées et plus de 1,9 millions de Gazaouis ont été déplacés à l’intérieur du territoire alors qu’Israël poursuit son invasion après les attaques du Hamas du 7 octobre.
M. Guterres a également fustigé le refus répété d’une solution à deux États, la qualifiant de « totalement inacceptable ».
« Le déni du droit du peuple palestinien à un État prolongerait indéfiniment un conflit qui est devenu une menace majeure à la paix et à la sécurité mondiales », a-t-il déclaré.
Le chef de l’ONU a également appelé les États participants à faire davantage pression pour changer le système international polarisé « dépassé » actuel, à savoir le Conseil de sécurité de l’ONU et les institutions financières internationales, qui ont à plusieurs reprises « échoué à fournir un filet de sécurité mondial aux pays en développement en détresse ».
« Le système international est dépassé, hors du temps et en décalage, reflétant une époque révolue où nombre de vos pays étaient encore colonisés », a-t-il ajouté.