Le chef militaire soudanais, le général Abdel Fattah Al Burhan, se rendait lundi en Érythrée voisine, son quatrième voyage à l’étranger en deux semaines.
Le général Al Burhan, également chef de l’armée soudanaise, cherche à rallier un soutien régional à un moment où l’armée est enfermée dans une guerre civile avec les paramilitaires Forces de soutien rapide.
Il s’est déjà rendu en Égypte, au Soudan du Sud et au Qatar.
Le général Al Burhan s’entretiendra avec le président érythréen Isaias Afwerki sur des questions d’intérêt commun entre les deux États, a indiqué son bureau sans donner plus de détails.
Le Soudan et l’Érythrée sont liés par des liens économiques et politiques étroits. Le Soudan a également accueilli des centaines de milliers de réfugiés érythréens et tigréens pendant la guerre civile en Éthiopie entre 1974 et 1991. Beaucoup d’entre eux restent au Soudan à ce jour.
La guerre, qui a débuté en avril et se poursuit concentrée à Khartoum et dans la région occidentale du Darfour, a créé une crise humanitaire majeure, avec le déplacement de plus de cinq millions de personnes.
Le conflit entre les RSF et l’armée est largement considéré comme une lutte pour la suprématie politique et militaire entre le général Al Burhan et son ancien allié et adjoint, le général Mohamed Dagalo, commandant des RSF.
Campagne diplomatique
Les visites à l’étranger du général Al Burhan contribuent à confirmer sa légitimité en tant que dirigeant du pays à un moment où les RSF font l’objet de critiques croissantes pour leurs allégations d’abus massifs contre les civils à Khartoum et au Darfour. Ses membres sont accusés de pillages, d’agressions sexuelles et de ciblage de membres civils de communautés ethniques africaines au Darfour.
La Cour pénale internationale enquête sur des crimes de guerre présumés commis par RSF et ses alliés arabes.
Samedi, le général Al Burhan a de nouveau fustigé l’Union africaine pour ce qu’il a qualifié d’ingérence malvenue dans les affaires du Soudan. Il n’a pas donné plus de détails, mais le général a par le passé mis en garde l’UA contre l’envoi de soldats de maintien de la paix au Soudan, menaçant de les combattre s’ils arrivaient.
Il a également mis en garde les puissances étrangères contre l’assimilation de l’armée aux RSF, dont le précurseur est une milice notoire basée au Darfour, connue sous le nom de Janjaweed, dans leurs annonces publiques, déclarant à plusieurs reprises que les RSF étaient une force mutine et les a dissoutes dans un décret du dernier décret. semaine.
L’adhésion du Soudan à l’UA a été suspendue en 2021 lorsque le général Al Burhan et le général Dagalo ont pris conjointement le pouvoir lors d’un coup d’État qui a renversé un gouvernement dirigé par des civils et fait dérailler la transition démocratique du Soudan.
Ni l’armée ni les RSF n’ont réussi à prendre l’avantage sur le champ de bataille après près de cinq mois de combats, les combattants des RSF, légèrement armés, étant profondément retranchés dans les zones résidentielles de la capitale. L’armée s’appuie fortement sur l’artillerie et les frappes aériennes, incapable de les déloger ou de reprendre le contrôle des rues.
Le général Al Burhan, cherchant à pallier le manque d’effectifs de l’armée, avait appelé les militaires retraités et les hommes valides à rejoindre son armée dans la lutte contre les RSF. On sait que des centaines de personnes se sont portées volontaires pour lutter contre les RSF.
Samedi, il a ordonné à ses commandants de les intégrer dans les forces armées.