Madagascar : le bilan s’élève à 34 morts dans un naufrage près de Mayotte

Le bilan du naufrage dans la nuit de samedi à dimanche au large de Madagascar d’un bateau transportant des migrants vers l’île française de Mayotte dans l’océan Indien s’élève à 34 morts, ont annoncé mardi les autorités maritimes malgaches.

Le bateau qui transportait une soixantaine de passagers a coulé au large de la côte nord de la Grande Ile. Un premier bilan lundi faisait état d’une vingtaine de morts.

Les corps repêchés par les autorités mardi, dont ceux de trois enfants, sont « dans un état de décomposition avancée », a indiqué à l’AFP Jean Edmond Randrianantenaina, directeur de l’Agence portuaire, maritime et fluviale (APMF).

Une enquête est en cours. Une survivante, une jeune femme enceinte, sera un témoin clé. Elle fait partie des 24 personnes secourues par des pêcheurs la nuit du naufrage. 23 autres survivants ont fui avant l’arrivée des autorités.

La jeune femme, hospitalisée, a commencé à être interrogée par les enquêteurs. Selon une source à la gendarmerie, le bateau a chaviré car il était trop chargé.

Des avis de recherche ont été lancés dans la soirée contre deux Malgaches, un homme et une femme de 47 ans, accusés d’être les passeurs. Ils sont recherchés pour « embarquement illégal et transport clandestin, homicide involontaire de passagers à destination de Mayotte ».

Des chavirages de kwassa kwassa, petits bateaux de pêche à moteur utilisés par les contrebandiers, se produisent régulièrement sur la route maritime reliant les Comores, ou Madagascar, à Mayotte.

De nombreux migrants africains et comoriens tentent chaque année clandestinement de rejoindre Mayotte, dont la moitié de la population est étrangère. L’île comorienne d’Anjouan est située à seulement 70 km de Mayotte.

Depuis 2019, l’État français a considérablement accru ses moyens de lutte contre cette immigration clandestine, avec notamment la présence continue en mer de bateaux intercepteurs et la surveillance aérienne. En visite à Mayotte en décembre, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a exprimé sa volonté de renforcer la lutte.

En 2021, 6 355 migrants et 324 passeurs ont été arrêtés, ainsi que 459 bateaux ont été détruits, selon les autorités françaises.

Il n’y a pas de statistiques fiables sur les décès de ces traversées clandestines à risque. Selon un rapport d’information du Sénat français publié au début des années 2000, environ un millier de personnes y meurent chaque année.