Macron a rendu l’Algérie furieuse. Médias : la France « a pris la ligne marocaine »

Emmanuel Macron a écrit une lettre au roi Mohammed VI du Maroc à l'occasion du 25e anniversaire de son accession au trône. Le président français y soutient le plan marocain d'autonomie pour le Sahara occidental. « Libération » souligne que le dirigeant français a ainsi rompu « avec la position équilibrée de Paris sur ce dossier extrêmement sensible ».

Macron a mis l’Algérie en colère. Médias : la France « a pris la ligne marocaine »

A cela s'oppose l'Algérie, qui a immédiatement annoncé le « retrait immédiat » de son ambassadeur de Paris. Le ministère algérien des Affaires étrangères a qualifié la lettre d'Emmanuel Macron de « mesure qu'aucun autre gouvernement français n'a prise auparavant ».

« Libération » rappelle qu'après son entrée en fonction, Emmanuel Macron a entamé un « ambitieux travail de réconciliation » avec l'Algérie. En 2022, le président français s'est même rendu dans ce pays. Toutefois, son homologue algérien n'est pas venu pour une nouvelle visite, celle-ci étant constamment reportée. Selon les dernières dispositions, elle devait avoir lieu en septembre, mais elle n'aura probablement pas lieu du tout, note « Le Figaro ». « Alger annoncera certainement des sanctions économiques, notamment concernant les exportations de gaz vers la France, et refusera également, au moins pour un certain temps, son consentement au retour en Algérie des personnes sommées de quitter le territoire français, dont un tiers sont des Algériens », a indiqué le communiqué. souligne quotidiennement.

La politologue Khadija Mohsen-Finan a estimé dans un entretien à Libération qu'un tel tournant dans la politique d'Emmanuel Macron devait lui être profitable. – Il a pesé le pour et le contre et a estimé qu'il y a plus à gagner d'un rapprochement avec le Maroc qu'avec l'Algérie – a déclaré l'expert.

Conflit autour du Sahara occidental. De quoi s'agit-il?

Le Sahara occidental a appartenu à l’Espagne jusqu’au milieu des années 1970. Deux pays voisins revendiquaient ce territoire : la Mauritanie et le Maroc. Un référendum sur l'indépendance devait avoir lieu au Sahara occidental, mais en 1975 le Maroc a organisé ce qu'on appelle marche verte. Puis 350 mille des personnes, dont des femmes et des enfants, ont traversé la frontière vers le Sahara occidental. Les combats ont rapidement commencé avec le Front Polisario indépendantiste soutenu par l'Algérie, qui a proclamé la République arabe sahraouie démocratique en 1976.

En 1989, le roi du Maroc Hasan II a rencontré les dirigeants du Front Polisario au sujet du cessez-le-feu et de l'avenir du Sahara occidental. Les deux parties ont ensuite accepté le plan de paix de l'ONU, qui prévoyait, entre autres, organiser un référendum sur l'indépendance. Cependant, cela ne s'est jamais produit. Le conflit est resté dans le flou pendant des années. En 2020, il était cassé.