L’Union africaine suspend le Niger suite à un coup d’État militaire

L’Union africaine a suspendu mardi Niger de toutes les activités du bloc après un coup d’État militaire et a réitéré son appel à la junte pour qu’elle libère le président déchu Mohamed Bazoum.

Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a déclaré que tous les États membres et la communauté internationale devraient « s’abstenir de toute action susceptible de légitimer la junte nigérienne », qui a pris le pouvoir le mois dernier.

Il a également noté la décision du bloc ouest-africain de la CEDEAO d’activer une force en attente pour une éventuelle intervention militaire et a demandé à la Commission de l’UA d’évaluer les implications économiques, sociales et sécuritaires du déploiement d’une telle force.

Le Niger a été largement isolé au niveau international après que le commandant de la Garde présidentielle Abdourahmane Tchiani a assigné M. Bazoum et sa famille à l’assignation à résidence et s’est déclaré chef.

En réponse, la France et plusieurs autres États occidentaux qui disposent de forces au Niger pour lutter contre les groupes extrémistes au Sahel, ont rapidement évacué leurs citoyens et interrompu l’aide à ce pays pauvre, qui fait depuis l’objet de sanctions imposées par la Cedeao.

Le coup d’État du 26 juillet est le septième en Afrique de l’Ouest et centrale en trois ans.

Les dirigeants militaires du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée ont soutenu la junte, affirmant qu’un déploiement militaire de la CEDEAO serait considéré comme une « déclaration de guerre » dans leur propre pays.

La Cedeao a déclaré que ses membres s’étaient mis d’accord sur une date non divulguée pour une éventuelle intervention militaire si les efforts diplomatiques échouaient.

L’Algérie a rejeté une demande française de survol de son espace aérien pour une opération militaire au Niger, a annoncé lundi soir la radio d’Etat.

L’Algérie s’oppose à toute action militaire étrangère au Niger et privilégie la diplomatie pour rétablir l’ordre constitutionnel, ajoute le communiqué.

Le président Abdelmadjid Tebboune a exprimé les craintes de l’Algérie quant à une réponse armée au début du mois, affirmant qu’« une intervention militaire pourrait enflammer toute la région du Sahel et que l’Algérie n’utiliserait pas la force avec ses voisins ».