L’Union européenne a rejeté la prise du pouvoir par la force au Gabon, pays d’Afrique de l’Ouest, et a appelé toutes les parties à la retenue.
Dans un communiqué, le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, a déclaré qu’aucun plan n’était en place pour évacuer les Européens du pays.
Un coup d’État militaire a eu lieu après que l’organisme électoral de l’État a annoncé que le président Ali Bongo avait remporté un troisième mandat.
« Naturellement, les coups d’État militaires ne sont pas la solution, mais nous ne devons pas oublier qu’au Gabon, il y a eu des élections pleines d’irrégularités », a déclaré M. Borrell aux journalistes en Espagne avant une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE pour discuter du coup d’État au Niger le 26 juillet.
L’alliance d’opposition Alternance 2023 a demandé que le reste des votes soit compté au Gabon, exhortant les chefs militaires à admettre que leur candidat a gagné.
L’alliance a également indiqué qu’elle invitait les forces de défense et de sécurité « à la discussion afin de régler la situation dans un cadre patriotique et responsable et trouver entre les Gabonais la meilleure solution ».
La France, où la perte du pouvoir de M. Bongo porterait un nouveau coup à l’influence de Paris en Afrique, a condamné le coup d’État et renouvelé ses appels « à ce que les résultats de l’élection soient respectés, une fois qu’ils seront connus ».
M. Bongo a depuis été assigné à résidence et son cousin le général Brice Nguema a été nommé chef de transition. Il prêtera serment lundi, a indiqué jeudi Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, porte-parole du Comité pour la transition et la restauration des institutions.
Les membres de la communauté internationale ont exigé des garanties pour la sécurité de M. Bongo.
M. Bongo a été élu en 2009 après le décès de son père, qui aurait amassé une fortune grâce aux richesses pétrolières du Gabon.
En 2016, il a été réélu – toujours dans des conditions âprement disputées – avant de subir un accident vasculaire cérébral en 2018 qui a affaibli son emprise sur le pouvoir.
M. Nguema « aimerais rassurer tous les bailleurs de fonds, partenaires au développement, ainsi que les créanciers de l’Etat, que toutes les dispositions seront prises pour garantir le respect des engagements de notre pays tant à l’extérieur qu’à l’intérieur », a déclaré M. Manfoumbi.
Les gens ont applaudi après le renversement de 55 ans de règne de la famille Bongo. Cependant, l’armée a maintenu un couvre-feu de 18 heures à 6 heures du matin « pour maintenir le calme et la sérénité » et les frontières du Gabon sont restées fermées.
Cinq autres pays d’Afrique – le Mali, la Guinée, le Soudan, le Burkina Faso et le Niger – ont connu des coups d’État au cours des trois dernières années, leurs nouveaux dirigeants ayant chacun résisté aux demandes d’un calendrier court pour le retour aux casernes.