L'objectif de la visite, qui s'est déroulée du 22 au 27 octobre, était d'étudier la mise en œuvre par le Togo d'un système fondamental d'identité numérique biométrique et de tirer des leçons qui pourraient guider le projet national d'identification électronique (EID) du Sénégal.
L'objectif de la visite, qui s'est déroulée du 22 au 27 octobre, était d'étudier la mise en œuvre par le Togo d'un système fondamental d'identité numérique biométrique et de tirer des leçons qui pourraient guider le projet national d'identification électronique (EID) du Sénégal.
En octobre 2025, une délégation du Ministère de la Communication et de l'Economie Numérique (MCTN) du Sénégal, accompagné de SENUM SA et de la Direction des Affaires Financières (DAF), a visité l'Agence Nationale d'Identification du Togo (ANID) pour une mission de benchmark sur l'identité numérique. L'objectif de la visite, qui s'est déroulée du 22 au 27 octobre, était d'étudier la mise en œuvre par le Togo d'un système fondamental d'identité numérique biométrique et de tirer des leçons qui pourraient guider le projet national d'identification électronique (EID) du Sénégal.
Lors de la visite, l'équipe togolaise a présenté les architectures techniques, infrastructurelles et logiques de leur plateforme EID, construite sur la plateforme open source MOSIP (Modular Open Source Identity Platform). Ils ont expliqué comment les différentes composantes du MOSIP – couvrant l'enregistrement biométrique, la gestion de l'identité et l'authentification – avaient été intégrées dans les systèmes nationaux du Togo. Les responsables sénégalais ont exprimé leur appréciation pour la configuration technique du Togo, notant que leur visite a confirmé la propre décision du Sénégal d'adopter une approche open source pour son projet d'identification numérique.
La délégation togolaise a également souligné le choix de son pays en matière de souveraineté des données, toutes les données d'identité étant hébergées au niveau national au sein d'une infrastructure nationale conforme aux normes internationales. Cette approche, ont-ils expliqué, améliore non seulement la sécurité, mais renforce également la confiance entre les citoyens et renforce l'appropriation nationale du système d'identité. Les représentants sénégalais, à leur tour, ont reconnu que ce modèle leur apportait des informations importantes, les aidant à identifier à la fois les meilleures pratiques et les premiers faux pas dans leur propre processus de développement.
L’un des principaux résultats de la mission a été un engagement renouvelé en faveur de la collaboration régionale. Les deux pays ont convenu d’explorer l’interconnexion de leurs bases de données nationales d’identité comme démonstration de ce qui peut être réalisé en Afrique de l’Ouest grâce à l’interopérabilité et aux normes partagées. Cette coopération s’aligne sur des initiatives régionales plus larges telles que le programme WURI (West Africa Unique Identification for Regional Integration and Inclusion) soutenu par la Banque mondiale, qui promeut des systèmes d’identification numérique inclusifs, sécurisés et interopérables au-delà des frontières.
La visite a réaffirmé la position du Togo en tant que pionnier de l'identité numérique en Afrique de l'Ouest. Le projet a été développé et géré principalement grâce à l'expertise togolaise, illustrant la capacité du pays à innover localement en matière de gouvernance numérique. Pour le Sénégal, l’exercice d’analyse comparative a fourni des enseignements précieux sur l’importance d’une gouvernance solide, de la souveraineté technique et de l’utilisation de systèmes open source comme MOSIP, qui permettent la flexibilité, le renforcement des capacités locales et évitent la dépendance vis-à-vis des fournisseurs.
En fin de compte, la mission a souligné qu’un système d’identité numérique efficace n’est pas seulement une question de technologie mais aussi de coordination institutionnelle, de confiance des citoyens et de gouvernance durable. Les deux pays partagent la vision de fournir à chaque citoyen une identité unique, sécurisée et fiable, qui servira de base à l’accès aux services publics numériques, à l’inclusion financière et à l’intégration régionale. L'expérience du Togo représente ainsi une référence pratique pour le prochain déploiement de l'identité numérique au Sénégal et un modèle de coopération africaine en matière de transformation numérique.