Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté vendredi une résolution appelant à un cessez-le-feu au Soudan pour coïncider avec le début du Ramadan alors que la situation en Afrique du Nord continue de se détériorer.
La résolution proposée par le Royaume-Uni, qui appelle toutes les parties à lever les obstacles et à permettre « un accès humanitaire complet, rapide, sûr et sans entrave » à ceux qui en ont besoin, a reçu 14 voix pour et une abstention de la part de la Russie.
L'ambassadeur adjoint de Grande-Bretagne auprès de l'ONU, James Kariuki, a exhorté les forces armées soudanaises et les forces paramilitaires de soutien rapide à « faire taire les armes ».
« Nous avons en outre exhorté les parties belligérantes à instaurer la confiance et à rechercher une résolution durable du conflit par le dialogue », a-t-il déclaré.
Avant le vote, l'ambassadrice adjointe de Russie Anna Evstigneeva a déclaré : « Il est surprenant que dans le cas du Soudan, nos collègues occidentaux, évoquant la nécessité d'une solution urgente à la situation humanitaire, aient proposé de se précipiter pour adopter au Conseil de sécurité, une résolution avec un appel précis à la cessation des hostilités.
Elle a souligné le « double standard », notant le contraste saisissant entre la manière dont les « mêmes pays » prolongent le processus d’adoption d’un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, où se déroule un « véritable » massacre.
La vie au Soudan en pleine guerre – en images
Les combats au Soudan font rage depuis la mi-avril dernier et opposent l'armée, le général Abdel Fattah Al Burhan, au chef de RSF, le général Mohamed Dagalo, ancien numéro deux de l'establishment militaire.
Le représentant permanent de la Slovénie à l'ONU, Samuel Zbogar, a rappelé aux deux parties au conflit les engagements qu'elles ont pris dans la Déclaration de Djeddah pour protéger les civils et permettre l'accès et l'assistance humanitaires ainsi que pour mettre en œuvre des mesures de confiance.
« Il est crucial de respecter et de mettre en œuvre cet accord », a-t-il souligné.
Selon l’ONU, 18 millions de personnes au Soudan sont confrontées à une faim aiguë, les plus désespérées étant coincées derrière les lignes de front.
Environ cinq millions de personnes sont confrontées à la famine, selon le communiqué.
Le chef de l'aide humanitaire de l'ONU, Martin Griffiths, a souligné vendredi aux journalistes le besoin urgent d'améliorer l'accès humanitaire au Soudan, indépendamment d'une déclaration de cessez-le-feu.
Il a souligné les « problèmes d'accès assez extraordinaires » que son équipe a rencontrés dans les zones touchées et a exhorté toutes les parties impliquées à engager le dialogue.
Louis Charbonneau, directeur de Human Rights Watch à l'ONU, a qualifié l'adoption par l'ONU de « étape très tardive mais importante ».
« Les membres du Conseil devraient désormais également agir pour garantir que l'embargo sur les armes soit respecté et que les responsables de graves abus, notamment de crimes de guerre, répondent de leurs actes », a-t-il déclaré.