La Somalie a annulé un accord controversé entre le Somaliland, une région séparatiste du pays d’environ 18 millions d’habitants, et l’Éthiopie, enclavée, qui aurait permis à Addis-Abeba d’accéder à la mer Rouge.
Lorsque l’accord a été signé la semaine dernière, il a provoqué la fureur en Somalie, qui ne reconnaît pas le Somaliland, séparé du pays en 1991 après une insurrection sanglante dans les années 1980, qui a abouti à une guerre civile à grande échelle.
La Somalie a déclaré que l’accord représentait un « mépris flagrant des normes internationales » de sa souveraineté et que le Somaliland n’avait pas le droit de signer des accords avec des pays étrangers.
Selon ces termes, l’Éthiopie aurait accès à une bande côtière de 20 kilomètres au Somaliland dans le cadre d’un bail de 50 ans autour du port de Berbera, dans le golfe d’Aden. L’Éthiopie deviendrait en retour le premier pays à reconnaître le Somaliland comme nation indépendante.
L’Éthiopie a actuellement un accès limité à la mer, via un corridor terrestre vers Djibouti.
Le président somalien Hassan Sheikh Mohamud a officiellement annulé l’accord éthiopien samedi soir.
M. Mohamud a déclaré l’accord « illégal » dans un message sur X, anciennement Twitter, tout en signant une loi pour l’abroger.
La Somalie a déclaré que l’accord d’accès à la mer viole son intégrité territoriale et sa souveraineté. Le gouvernement a annoncé qu’il défendrait et protégerait son autonomie et a rappelé son ambassadeur en Éthiopie pour des consultations urgentes.
Le président éthiopien Abiy Ahmed a déclaré que l’existence de l’Éthiopie était « liée à la mer Rouge » et que si les pays de la Corne de l’Afrique « envisagent de vivre ensemble en paix, nous devons trouver un moyen de partager les uns avec les autres de manière équilibrée ».