Le samedi 23 mars, le parti Zanu-PF a lancé sa campagne électorale dans la province des Midlands au Zimbabwe. La campagne concerne les élections partielles prévues suite au décès du maire de Torwood.
La faim ravage la population du Zimbabwe. « Nourriture réservée aux partisans du parti »
Samedi matin, le congrès du Zanu-PF organisé à Torwood a réuni, entre autres, le président du parti, Edson Chiherenge, ainsi que le vice-ministre des Finances et de la Promotion des investissements, David Kudakwashe, fils du président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa. Lors de son discours, Chiherenge a déclaré que le gouvernement disposait d'une grande quantité d'aide alimentaire, mais que seuls les partisans de son parti la recevraient.
-Lorsque vous venez aux réunions du Zanu-PF, n'apportez pas de stress avec vous. Cependant, compte tenu de la sécheresse de cette année, nous avons suffisamment de nourriture pour tout le monde, sauf pour ceux qui ne sont pas membres du parti, a déclaré Chiherenge, cité par Masvingomirror.
La faim au Zimbabwe est un élément à long terme de la campagne électorale
Ce n'est pas la première fois que le parti Zanu-PF politise l'aide alimentaire au Zimbabwe. Les plaintes concernant la distribution injuste de nourriture ont donné lieu à des enquêtes répétées de la part de la Commission indépendante des droits de l'homme du Zimbabwe (ZHRC). En 2016, entre autres, l’étude a révélé des preuves de partialité parmi certains responsables. Il y a deux semaines (9 mars), alors qu'une grave sécheresse menaçait le pays, les représentants de l'opposition ont exprimé leurs inquiétudes quant au fait que le programme de distribution alimentaire du gouvernement pourrait être manipulé au profit uniquement des partisans du Zanu-PF. Selon les responsables politiques, jusqu'à 26 pour cent de la population du pays n'a pas accès à la nourriture entre janvier et mars. Le gouvernement nie catégoriquement toute ingérence politique dans le processus de distribution alimentaire. Selon les estimations, la famine liée à la sécheresse pourrait toucher au moins 2,7 millions de Zimbabwéens en 2024.
